𝗟𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗱𝘂𝗿 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘂𝗻 𝗵𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗰𝗼𝘂𝗽𝗲́ 𝗱𝗲 𝘀𝗲𝘀 𝗲́𝗺𝗼𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘀𝗮 𝗿𝗲𝗹𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮𝗺𝗼𝘂𝗿𝗲𝘂𝘀𝗲

𝗟𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗱𝘂𝗿 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘂𝗻 𝗵𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗰𝗼𝘂𝗽𝗲́ 𝗱𝗲 𝘀𝗲𝘀 𝗲́𝗺𝗼𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘀𝗮 𝗿𝗲𝗹𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮𝗺𝗼𝘂𝗿𝗲𝘂𝘀𝗲
(J’ai publié plusieurs textes dernièrement pour parler de la nécessaire ouverture émotionnelle des hommes et en particulier pour améliorer leur relation amoureuse. J’aimerais parler en leur nom aujourd’hui.)
J’ai moi-même été un homme coupé très souvent et très longtemps de mes émotions (ça peut toujours revenir d’ailleurs).
Le plus dur pour moi a été, et est encore parfois, de ne pas comprendre ce que vit ma partenaire amoureuse et en particulier lors d’une tension avec elle.
Dans ces moments-là, c’est comme si ce qu’elle me raconte, ses douleurs, ses souffrances, son point de vue, n’avaient pas d’existence, aucune prise dans mon monde. De son côté, elle a le sentiment d’une part de ne pas être entendue, encore moins d’être comprise, et en plus d’être comme minimisée, ignorée dans ce qu’elle vit, car je ne peux pas « valider » ce qu’elle vit.
C’est dur parce que non seulement je la vois souffrir, en plus je me sens responsable de ce qu’elle me reproche, mais surtout en ne la comprenant pas, je ressens en même temps l’étrange sensation que je ne suis pas concerné par « son » problème.
N’ayant aucune prise rationnelle, concrète sur ce qu’elle me raconte, les difficultés, dont elle me parle, restent « son » problème.
J’ai longtemps cru qu’il fallait que je la comprenne avec ma tête pour la rejoindre là où elle était. Je la questionnais sur les raisons rationnelles de ce qui se passait pour elle. Sans jamais vraiment comprendre.
Par exemple, quand elle me disait « Je suis stressée par la préparation des vacances. Et quand je te parle de mes émotions, tu as l’air absent. Tu ne me soutiens pas et je me sens seule, triste et encore plus stressée, face à la charge de travail. »
Je répondais : "Bien sûr que si, j’ai bien compris que tu es stressée. C’est pour ça que je t’ai proposé mon aide et de répartir les tâches entre nous. Tu m’as dit que tu ne voulais pas. Du coup, je ne vois pas ce que je peux faire de plus ». (Sous-entendant, c’est bien « son » problème. Elle n’a qu’à le régler toute seule vu qu’elle ne veut pas de mon aide. J’en ai marre d’être son pushing-ball émotionnel. Si elle ne sait pas gérer ses émotions, c’est son problème, pas le mien. Moi ça va).
A l’époque, jamais de la vie, je n’aurais compris, ce qu’elle voulait vraiment dire (si vous souhaitez, venez en mp pour en parler). Ca finissait en dispute, en ressentiment sans rarement se résoudre. Et c’était comme cela jusqu’à la prochaine dispute ou le prochain départ en vacances.
Et le truc c’est que non seulement je ne comprenais ni comment la comprendre, ni même comment faire avancer le smilblick. Mais bien souvent (Je l’ai découvert bien après) elle non plus. Elle avait besoin de moi pour comprendre ce qui se passait pour elle (c’était une opportunité de grandir qu’on ne savait pas saisir).
C’est d’ailleurs une des problématiques classiques des couples et exacerbée chez les couples aux styles d'attachement évitant et anxieux (Mécanismes relationnels et exemples qu’on analyse et déconstruit dans le programme Reconnexion Profonde pour couple et célibataire).
Mais tout ça, je ne le savais pas avant. Je croyais que soit elle avait un problème, soit j’étais le problème. Bref, cette façon de voir les choses n’était pas très aidante pour tenter d’avancer ensemble.
Plus ce genre de situations d’incompréhensions survenait, plus j’avais l’impression qu’elle ne savait pas gérer, que je ne pouvais pas l’aider, qu’elle ne voulait pas se faire aider, et plus je pensais que j’étais le seul à gérer dans la relation.
De mon côté, je me rassurais en me disant que je faisais ma part (Eh oui, je ne savais à quel point, cette part n’était pas vraiment utile).
Alors, j’essayais d’être « gentil ». De faire les choses comme il faut (ranger la maison, ramener de l’argent, m’occuper des enfants…), ou disons comme elle aimait que je les fasse, pour ne pas être emmerdé par elle. Je les faisais comme un robot. J’avais moins d’espace pour moi mais du coup aussi moins de patience pour elle. Quand je pouvais encore, je l’« écoutais » (je croyais que l’écoute c’était juste entendre passivement) autant de temps que je pouvais, même si ça ne m’apportait pas forcément grand chose. Je le faisais pour elle. Je tentais de trouver comment l’aider, trouver les arguments qu’elle n’avait pas vu, réfléchir aux solutions qu’elle n’avait pas vu. Je ne m’impliquais pas émotionnellement dans la discussion (Je me trompais tellement mais ça, c’était en dehors de mon champ de pensées).
Puis un moment, le fatidique couperet est tombé : soit elle change, soit je pars. J’en avais marre. Je croyais que j’avais tout essayé. Que c’était « son » problème si c’était comme ça.
J’ai attendu encore quelques temps et j’ai commencé à parler de Divorce.
Ce mot était comme une annonce de bombe nucléaire pour elle, comme la mort.
Nos discussions sont devenues alors encore plus irrationnelles. Des heures et des heures à crier, beugler pour au final se sentir encore plus éloignée d’elle. Rien n’avait de sens rationnel pour moi. Nous avions un problème, il fallait le régler, basta.
J’ai proposé plein de solutions (changer de région, changer de boulot, passer à mi-temps…) mais pas possible d’avancer (Pas contre, jamais de demande d’aide extérieure… Je "savais déjà".). Ça confirmait mon constat, elle ne voulait, elle ne pouvait pas changer. Je n’avais pas d’autres choix que divorcer.
Le constat était malheureusement le même que pour plein de couples : nous ne savions pas nous comprendre réellement. Nous n’avions pas appris à nous connecter émotionnellement l’un à l’autre. Nous n’avions pas appris à communiquer de manière bienveillante. Nous n’avions pas compris l’importance et comment concilier et respecter mon besoin d’indépendance et son besoin de proximité relationnelle. Nous ne savions pas sortir d’une tension entre nous sans un gagnant ET un perdant.
Et l’Amour dans tout ça ? Il était enfoui sous tout un tas de rendez-vous manqué, de ressentiment, de déception, de frustrations, d’obligation en tout genre…
La morale dans tout ça ?
J’ai tellement souffert de devoir divorcer que je m’étais promis de ne pas reproduire les mêmes erreurs avec ma nouvelle partenaire. Il était hors de question de gérer de la même manière les choses.
Et j’ai eu la chance de rencontrer Chloé dans une formation à la Communication Non Violente (CNV). A cette époque, je m’ouvrais à ma sensibilité, j’apprenais à me connecter à mes émotions.
J’ai donc vécu quasiment les mêmes difficultés relationnelles avec elle. Mais cette fois-ci grâce à notre travail sur notre relation, nous les avons et les abordons d’une manière qui nous permet de grandir ensemble dans la majorité des cas. J’en ai même fait un métier.
Et ainsi en tant qu’homme anciennement coupé de mes émotions, j’ai découvert un nouveau monde, grâce à ma connexion amoureuse avec Chloé, un autre monde qui m’était totalement inconnu.
Je me suis découvert : Moi.
Pas l’idée mentale, contrôlée, utile de moi, mais qui j’étais profondément. J’ai appris à accepter le moche, le con, le bof mais aussi le beau, la subtilité, la profondeur de qui j’étais.
Aujourd’hui, je sais que toutes mes blessures émotionnelles (que je vis en relation) sont un chemin vers moi. Et que sur ce chemin, je tiens la main de ma femme Chloé. Elle est l’autre humain qui découvre en même temps que moi, qui je suis.
J’allais oublier, l’autre effet kiss-cool est que plus je me rencontrais, plus j’étais capable de donner de l’amour et de comprendre le monde.
Alors, merci à toutes les femmes, dont j’ai été amoureux, qui m’ont permis de devenir qui je suis.
Spéciale dédicace à ma femme Chloé évidemment, avec qui j’ai découvert comment aimer tous les jours.
Avec Amour et Gratitude,
Mahdi Lansari
01/07/2023
Ps : pour les couples et les célibataires qui aimeraient apprendre de leurs blessures émotionnelles et relationnelles, j’ai créé le programme Reconnexion Profonde sur mon site enqueteamoureuse . com. Je serais honoré et ravi d’en parler avec vous lors d’un rendez-vous découvert gratuit.