𝗖𝗼𝗺𝗽𝗿𝗲𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗺𝗮 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲, 𝗰'𝗲𝘀𝘁 𝗮𝘂𝘀𝘀𝗶 𝘀𝗲 𝗹𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲𝗿 𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲𝗿 𝗽𝗮𝗿 𝗲𝗹𝗹𝗲

(Dans la série, "comment comprendre ma femme", une technique essentielle à développer : "l'écouter quand même sur des sujets essentiels pour elle, même s'ils n'ont pas d'intérêt pour nous de prime abord.")

Pour moi, essayer de comprendre ma femme, c'est essayer de comprendre son monde, de comprendre pourquoi et comment elle perçoit le monde, qu'est-ce qui motive ses choix, qu'est-ce qui est important pour elle.

J'ai toujours eu de la curiosité pour tout un tas de choses. J'adore apprendre de nouvelles choses, découvrir, explorer, questionner.

Si tant est (grosse condition !!) que je perçois un intérêt pour le sujet, et c'est bien ça tout le paradoxe !

Pour comprendre ma femme, je me suis laissé enseigner par elle sur des sujets pour lesquels je n'avais aucun intérêt de prime abord.

Je le répète pour que ce soit plus clair. Les sujets les plus sensibles, les plus intimes, ceux qui touchent profondément son cœur, son corps, sa manière d'être au monde, bah au début, ça me passait à 10 000. Je ne dirais pas que je m'en foutais, mais pas loin quand même.

Nous nous sommes rencontrés à un module formation à la CNV (Communication Non Violente). Alors au début, on adorait se parler de CNV, d'empathie, de bienveillance, de reformulation... C'était cool, ça nous permettait de mettre en pratique la CNV dans notre quotidien. Ça a d'ailleurs changer ma vie.

Je me souviens d'un jour où elle m'a dit : "j'aimerais bien arrêter la pilule définitivement". Pas pour faire un enfant, enfin pas tout de suite. Elle souhaitait ne plus s'injecter de produit chimique chaque mois dans son corps. Ça faisait déjà 20 ans qu'elle le faisait.

Moi franchement, je trouvais ça grotesque. Encore une idée féministe à la con. Franchement, ça a permis tellement de libérer la femme, pourquoi arrêter ? Et puis, ça voudrait dire que je fais quoi pour moi ? Je devrais mettre une capote tout le temps, genre comme si on était un plan cul ? Ça m'a choqué. Et j'étais plutôt hermétique à ce sujet. Personne autour de moi n'avait choisi cette option. C'était un sujet de femme. Peu d'intérêt pour moi.

Malgré mon hermétisme, et grâce à la CNV, je lui dis que j'avais entendu son besoin, ses explications et qu'en même temps j'avais un avis différent. Je n'ai pas argumenté plus à ce moment-là. Elle a dû sentir qu'il n'y avait pas d'ouverture de mon côté. Elle a eu la sagesse ne pas argumenter sur le moment pour me convaincre mais de me faire comprendre que ce sujet était important pour elle.

2 semaines se passent et un matin, dans ma voiture, j'écoute la radio. J'entends une émission qui parle justement de la pilule et des moyens alternatifs comme la symptothermie. J'écoute sans grande conviction, mais j'écoute. L'émission parle que certaines pilules génèrent des embolies pulmonaires, que ce n'est pas neutre de s'injecter des produits chimiques dans le corps pendant autant d'années. Les autorités n'ont pas franchement réagi très vite par rapport à ces cas d'embolie. Bon, je me mets à me demander : comment ce serait pour moi si je m'injectais tous les mois des produits chimiques qui modifient mon système hormonal ? >>> C'était vite vu : NO WAY ! Pas question. Je tiens à ma capacité sexuelle complète (c'était ma représentation à ce moment-là).

Alors, je reviens vers ma femme et je lui raconte ce que j'ai compris. Je deviens super convaincu qu'il faut qu'elle arrête la pilule. Je prends ma responsabilité à ce moment-là de devoir mettre des capotes le temps qu'on trouve une meilleure alternative. Bon, je ne sais pas si les femmes le savent, mais mettre une capote c'est diminuer la sensation au niveau de la peau d'environ 30 à 50%, et même avec le préservatif le plus fin. Donc, ce n'est pas neutre comme décision. Le sujet des alternatives viendra bien plus tard.

A embrasser son point de vue, ai-je perdu au change ? D'une certaine manière oui, car j'ai moins de sensation.

Qu'est-ce que j'ai gagné alors ? De la considération de ma femme, le fait qu'on travaille en équipe, que je ne la laisse pas sur le bord de la route sur des sujets aussi importants. Et surtout d'une part elle a moins d'effets secondaires physiologiques ! et d'autre part elle est plus impliquée pour prendre soin de mes sensations. Il existe plusieurs alternatives : la vasectomie, la ligature des trompes, la pilule masculine...

Je ne dis pas qu'il faut que tout le monde fasse pareil mais qu'en tout cas, la pilule n'est pas un sujet féminin, c'est un sujet du couple.

J'aurais pu rester hermétique. Elle n'aurait peut-être rien dit pour ne pas tendre notre relation. Elle aurait peut-être décidé de faire fi de ce sujet important pour elle pour le "bien" de notre couple. Elle n'aurait peut-être rien dit en attendant que la société évolue. Elle ne m'en aurait sans doute pas voulu d'être un homme, qui ne s'intéresse pas à ces sujets. Cependant, il est fort à parier que cela aurait entaché, consciemment ou inconsciemment, sa connexion à moi, sa connexion aux hommes qui ne s'intéressent pas au sujet de "femme".

Avec Amour et Gratitude,

Mahdi Lansari

27/07/2023

Ps : pour les couples amoureux qui veulent développer leurs compétences relationnelles pour discuter ouvertement de ces sujets, j'ai créé le programme Reconnexion Profonde sur enqueteamoureuse . com

Ps2 : pour les hommes qui souhaitent mieux comprendre leur femme, j'ai lancé le club "Free d'homme" réservé à vous. Je cherche encore quelques béta-testeurs pour améliorer les services rendus. > mp ou mail merci@mahdilansari.com